Conjonction d’agenda, le papier et l’imprimé sont les vedettes de deux expositions qui mettent en avant son rôle historique, ou de medium artistique.
Les origines de l’imprimerie à la Bibliothèque nationale
La Bibliothèque nationale de France se penche sur les origines de l’imprimerie et présente à l’occasion d’une exposition unique de pièces inédites, parmi lesquelles le plus ancien bois gravé occidental connu, le plus ancien ouvrage conservé au monde imprimé à partir de caractères typographiques métalliques, et le premier grand imprimé typographique européen : la Bible de Gutenberg. Avec près de 270 pièces, l’exposition fait également la part belle aux innovations et expérimentations techniques développées à travers les années par ce nouveau procédé, favorisant ainsi la diffusion des procédés d’impression à travers l’Europe. Une invitation à la réflexion sur notre histoire au travers de cette découverte qui a bouleversé le monde, en ces temps d’accélération des usages numériques, et qui rappelle le rôle essentiel de l’imprimé pour la diffusion des connaissances, des arts et de l’information.
Imprimer ! L’Europe de Gutenberg : à découvrir du 12 avril au 16 juillet à la Bibliothèque nationale de France.
Le support imprimé pour questionner le rapport à l’image au Jeu de Paume
Parallèlement, le Jeu de Paume met à l’honneur le papier et le carton, depuis le 14 février, au travers d’une exposition très conceptuelle qui laisse libre cours aux talents de photographe et de sculpteur de l’artiste allemand Thomas Demand. Connu notamment pour ses inventions de maquettes en papier qu’il photographie ensuite avant de les détruire, le plasticien nous invite ici à nous perdre dans des images XXL ayant un lien avec des événements marquants qui paraissent représenter le monde réel, et s’avèrent être leur double ou leur spectre photographique au travers de leur reconstitution en papier et carton. De façon inédite, le papier sert ici de trompe-l’œil et le visiteur, happé par ce décor et cette scénographie mûrement réfléchie, n’a d’autres choix que d’interroger ce qu’il regarde. On en ressort encore plus bluffé par les multiples atouts qu’offre le papier… tout en s’interrogeant sur notre rapport à l’image. Ici encore, une utile réflexion au moment où le numérique, par le développement de l’intelligence artificielle, nous montre combien l’image peut être trompeuse.
Le bégaiement de l’histoire : à découvrir jusqu’au 28 mai à la Galerie du Jeu de paume