Le papier, matériau de référence pour le luxe et l’art, nous vous en avions déjà parlé ici ou là. En voilà une nouvelle preuve, à l’occasion d’une collaboration entre la plasticienne Eva Jospin, qui a fait du carton son matériau de prédilection , et la maison Ruinart.
La vénérable maison de champagne a récemment cassé les codes marketing qui faisaient référence sur le créneau du haut de gamme. Fini l’étui, place à une seconde peau en cellulose. Cet emballage à la fois étanche et opaque remplit parfaitement son rôle. Pour autant, pas moins de deux ans de développement et sept prototypes ont été nécessaires pour mettre au point cet emballage au design original et neuf fois plus léger.
Cette préférence pour la cellulose rencontre la démarche d’Eva Jospin, qui a ainsi été invitée à une carte blanche. Ruinart confie, chaque année depuis 2008, la réinterprétation artistique de son patrimoine à des artistes contemporains de renom. « À travers un ensemble de dessins, sculptures et broderies, [Eva Jospin] restitue les cycles de l’histoire et du végétal dans la création du champagne » nous dit Ruinart. De fait, Eva Jospin a vu une proximité entre les strates géologiques, tellement importantes dans la production champenoise, et les épaisseurs du carton ondulé.
Visuellement frappant, ce rapprochement a donné lieu à une création somptueuse, un coffret sur-mesure où le carton ondulé façonne l’écrin d’une magnifique bouteille de blanc de blancs. Un emballage probablement moins léger que la fameuse seconde peau en cellulose. Mais une œuvre d’art à part entière qui n’aura certainement pas vocation à être jetée.