Souvenez-vous, la Loi Pacte, votée en 2019, devait « lever les obstacles à la croissance des entreprises à toutes les étapes de leur développement, de leur création à leur transmission, en passant par leur financement ». Ainsi la présentait le Ministre de l’Économie. Parmi les mesures adoptées, visant à simplifier la vie des entreprises, le Guichet Unique. Géré par l’INPI, il devait, à partir du 1er janvier 2023, permettre de concentrer sur un site unique toutes les formalités de création, modification, cessation d’activité et dépôt des comptes annuels pour toute entreprise.

L’échéance est arrivée, et le Figaro nous indique que « face à l’accumulation des dysfonctionnements techniques et des incohérences dans les nouveaux formulaires mis en ligne », Bercy revient au papier. Tous acteurs concernés par ces formalités obligatoires le constatent : le site est inaccessible, ou de nombreuses formalités ne sont pas possibles. Bref, « le chaos ». Ou la simplification promise par le numérique numérique fait revenir « 10 à 15 ans en arrière ».

Le papier au secours du numérique… Quelle ironie. Mais la leçon sera-t-elle entendue ? Cette péripétie s’ajoute aux constats précédents. Rappelez-vous, en 2019 déjà, le Défenseur des droits alertait sur les risques et dérives de cette transformation numérique, qui laissait au bord de la route une part importante de la population  n’ayant pas accès, pour différentes raisons, à internet. Plus récemment, le Ministère de l’économie (encore lui) se souvenait de l’utilité du ticket de caisse. En repoussant l’obligation pour le consommateur de le demander, il faisait le constat qu’il est indispensable au consommateur, surtout en période d’inflation.

Les signaux se multiplient et les exemples le confirment : le papier est utile et vertueux. Ce ne sont pas les arguments environnementaux ou sociétaux qui manquent. Sans opposer un support de communication à un autre, retrouvera-t-on un équilibre ? Les Pouvoirs Publics réaliseront-ils que le tout numérique n’est pas une solution ?