Les “solutions” faisant appel à l’intelligence artificielle se développent. Logiciels et applications proposant des services basés sur un apprentissage et un enrichissement d’un algorithme se multiplient. Les robots nous faciliteraient la vie.
Un article récent publié par une équipe du CNRS a essayé d’estimer le nombre de travailleurs du clic. Ils seraient plus de 260 000, avec un statut généralement précaire.
Car voilà la réalité : les intelligences artificielles n’apprennent pas seules. Elles sont alimentées par une quantité de travailleurs invisibles. « Souvent répétitives et peu qualifiées, [ces tâches] consistent, par exemple, à identifier ou nommer des objets sur des images, transcrire des factures, traduire des morceaux de texte, modérer des contenus (comme des vidéos), trier ou classer des photographies, répondre à des sondages en ligne », détaillent les chercheurs.
Source principale de revenus, activité complémentaire… différents profils existent. Sans oublier les travailleurs gratuits que nous sommes, en validant des mots ou images – au prétexte de sécuriser l’accès à un compte – en réalité pour éduquer un logiciel.
La Finlande a poussé cette logique à l’extrême, en proposant à des détenus de travailler pour le compte d’une start-up active dans le domaine de l’intelligence artificielle. Un attaché de presse de l’administration pénitentiaire aurait présenté le programme comme « une opportunité pour les détenus d’avoir un travail qui les émancipe ».
Le sociologue Antonio Casilli a enquêté sur le travail invisible et précarisé qui se cache derrière les IA et les algorithmes. Il en tiré un ouvrage à lire au Seuil : “en attendant les robots”.
Accédez à l’article du CNRS : “Combien de personnes micro-travaillent en France ?”