
Différentes études et rapports attirent notre attention sur la bien mal-nommée dématérialisation et ses impacts environnementaux. La nécessité de serveurs, équipements, smartphones, antennes… utilisant eux-mêmes de multiples métaux rares et énergies contredit cette idée qui a trop longtemps prospéré selon laquelle la communication numérique ne laisserait pas de trace. La “dématérialisation” des câbles sous-marins remet à nouveau le mythe en question.
La “dématérialisation” des câbles sous-marins : un enjeu écologique ignoré
Avez-vous entendu parler de cette partie immergée de l’iceberg ? On estime en effet à plus 1,3 millions de kilomètres la longueur cumulée des câbles déposés au fond des océans pour permettre à cette communication immatérielle d’exister. Ces câbles se sont multipliés (il y en aurait plus de 400 aujourd’hui) et la course de vitesse imposée par certains usages conduit parfois à en abandonner un dès qu’un autre permet de gagner quelques centièmes de seconde, pour communiquer des informations financières entre les États-Unis et l’Europe par exemple.
Un enjeu géopolitique inquiétant
Et encore, cette estimation minore probablement la réalité, puisque de nombreux câbles utilisés à des fins militaires ou de renseignement ne sont pas connus. A propos d’usage militaire… la vulnérabilité de ces câbles en fibre optique n’a pas manqué d’inquiéter, à l’heure où la crise ukrainienne oppose de nombreux pays à la Russie. Il est en effet facile d’identifier leur position, et tout aussi facile pour un pays mal intentionné de les sectionner. Or “il suffit de rompre deux ou trois de ces mégacâbles pour que la France se retrouve dans une situation extrêmement difficile”, affirme Jean-Luc Vuillemin, directeur des réseaux internationaux d’Orange.
Voici donc un nouveau talon d’Achille de cette communication tellement puissante et instantanée, pourtant bien matérielle et bien vulnérable…
Découvrez ici le recensement réalisé par The Submarine Cable Map.