
Ce n’est un secret pour personne, nos modes de vie doivent changer. Augmentation du prix de l’énergie, prise de conscience de la nécessité de réduire la pression sur les ressources planétaires et les écosystèmes : les solutions « low tech » deviennent (enfin) tendance. Résistant, performant et responsable, le carton a de nombreux atouts à faire valoir. Tour d’horizon de quelques annonces récentes, qui pourraient changer votre quotidien.
La maison en carton : l’IPAC, isolant thermique et phonique en carton alvéolaire
C’est une lente révolution puisque cet IPAC (isolant porteur alvéolé carton) fait l’objet d’un brevet déposé en 2009 par le français Hubert Lé. Depuis, il a été industrialisé par Bat’Ipac et DS Smith. Composé de lamelles de carton prises en sandwich entre deux plaques de polypropylène alvéolaire recyclé, ce procédé permet de garantir la résistance à l’eau du produit. Une première maison construite en 2013 selon les recommandations d’usage de l’IPAC (R+2 et ossature bois) se situe à Belle-Ile-en-Mer (Morbihan). Fort de cette expérience, le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) pourra donc donner un avis technique et normer le matériau, sur plusieurs années d’évaluation (dans le cadre d’une garantie décennale). L’IPAC sera bientôt produit dans plusieurs sites français du groupe Estille, spécialisé dans l’économie sociale et solidaire. Et bien entendu, il fera l’objet d’une fiche de données environnementales et sanitaires pour répondre aux exigences de la réglementation en matière de bâti durable, la RE2020.
Évidemment, disposer d’un logement n’est pas tout, il faut également le meubler. Là aussi, les offres existent, et parfois depuis longtemps. Qui n’a pas vu le fauteuil et les bibliothèques en carton créées dès 1993 par Olivier Leblois, ou plus récemment ces tabourets pliables en papier récupéré ?
La voiture low tech du futur : le concept-car Oli de Citroën
Se loger est une chose. Mais il faut bien aussi se déplacer. Et à ceux pour qui le vélo ne suffirait pas, le carton fait son entrée dans l’automobile. Imaginé en 2019, ce concept-car semble trouver écho dans la réalité du monde post-covid où les difficultés d’approvisionnement (en semi-conducteurs, en pièces détachées) et la nécessaire réduction de consommation de matière et d’énergie sont devenues une réalité. Ainsi, fidèle à son histoire, la marque aux chevrons entend avec Oli devancer les besoins sociétaux. Le carton alvéolaire, plus léger que la tôle, est rendu plus résistant grâce un film plastique conçu en partenariat avec BASF. Moins de pièces, moins de systèmes électriques à bord et à la clé un véhicule de moins d’une tonne, réparable simplement. Car Oli se veut moins impactant sur l’environnement : le véhicule ne dépasse pas les 110km/h, il est réparable sur au moins 3 générations et recyclable en fin de vie. Pour la navigation et les loisirs dans l’habitacle, Oli s’appuie sur l’équipement en smartphone du conducteur. « C’est un objet qui va durer, qu’on va pouvoir remettre en état, toujours dans cette perspective de dire qu’on a utilisé des ressources pour le fabriquer. Il faut donc qu’on le fasse durer le plus longtemps possible, » indique à Reuters Anne Laliron, responsable des produits futurs de la marque.
La tente recyclable pour festival : Kartent
Maintenant que vous pouvez vous déplacer, on peut passer au loisir. Saviez-vous qu’une tente sur 4 est abandonnée dans les festivals néerlandais ? (Rappelez-vous, celle que vous avez vainement essayé de replier en 2 secondes… pendant 2 heures !) C’est en partant de ce constat qu’a été imaginée la tente en carton KarTent. Garantie résistante à la pluie, elle permet d’abriter 2 adultes. L’entreprise se charge, dans un principe d’économie circulaire, de l’installation des tentes et de leur récupération et recyclage en fin de festival. Encore un exemple de carton performant et responsable !
Logement, ameublement, transport, loisirs, luxe, emballages… le futur de votre quotidien est cerné par le carton. Mais qui s’en plaindra ?