Depuis le 1er avril, les sites français sont contraints d’afficher un bouton bien visible qui permet aux internautes de refuser les cookies, faute de quoi ils s’exposent à une amende. La France est « parmi les premiers en Europe à fixer un cadre très clair », s’est ainsi félicitée Marie-Laure Denis, la présidente de la Cnil. Jusqu’à présent, la mise en œuvre du cadre européen sur la protection des données personnelles était peu rigoureuse (RGPD), de nombreux sites comptant sur la lassitude des internautes à vérifier le paramétrage par défaut des sites qu’ils consultaient. En conséquence de quoi ils fournissaient contre leur gré des données personnelles monétarisées ensuite par ces sites, et de nombreux annonceurs.
Les conséquences très concrètes de ce changement – obliger à utiliser une version payante ou accepter les cookies – montrent la réalité de cette capture d’informations et le bénéfice qui en était tiré par les éditeurs de sites internet.
La Cnil a estimé que ce choix, demandé aux internautes, n’était pas respectueux du RGPD, et a tenté de faire interdire cette pratique, mais le Conseil d’État lui a donné tort en juin dernier.
Vie privée ou porte-monnaie? A vous de choisir. Voici en tout cas un nouvel impact sociétal du numérique mis à jour, après ceux sur l’environnement qui sont restés bien longtemps invisibles pour le citoyen et peu discutés par les décideurs politiques.