
Le Syndicat national de l’édition a rendu public une étude réalisée auprès de ses membres sur leur politique d’approvisionnement en papier. Il ressort de cette étude qu’en 2021, 98% du papier acheté par les éditeurs de livres est du papier certifié ou recyclé.
La consommation des éditeurs ayant répondu au questionnaire s’élève à 216 362 tonnes de papier. Selon l’ADEME, qui réalise annuellement une étude sur les tonnages de papier graphiques utilisés et récupérés en France, l’édition française représente 7,8% de la consommation totale de papiers graphiques en France en 2021. Hormis les pics d’achat dus à des facteurs conjoncturels (comme une réforme des programmes scolaires en 2016 ou le rattrapage des effets de la crise sanitaire en 2021), les volumes de papier achetés depuis 9 ans sont stables.
Sur une période de près de 9 ans, cette étude montre une prise en compte de plus en plus forte des enjeux de durabilité dans les achats de papier réalisés par les éditeurs
Dans ce contexte, l’étude présente un historique particulièrement intéressant, en ce qu’il montre une évolution nette et régulière des éditeurs pour développer leur approvisionnement en fibres responsables. Ainsi, les achats de papiers certifiés ou recyclés représentaient 88% des tonnages en 2013, score déjà remarquable. A l’appui de cette évolution, la part des papiers non certifiés est passée de 12% à 2% en 2021.
L’analyse des résultats montre que le volume de papier certifié acheté est plus important au sein des moyennes et des grandes structures (> 97%) qu’au sein des structures de petite taille (≈ 73%). Le volume de papier certifié acheté est également plus élevé lorsqu’il est acheté directement par l’éditeur (99%) plutôt que via un imprimeur (88%).
Surtout, l’étude montre que cette performance remarquable d’approvisionnement en fibre responsable du secteur de l’édition est principalement portée par l’achat de papiers certifiés (à 97%), plutôt que par l’achat de papier recyclé (1% des tonnages). Cela n’est pas réellement une surprise. D’une part, la disponibilité de papier recyclé correspondant aux besoins des éditeurs a diminué sur la période. Et surtout, les spécifications attendues pour la production de livres (grammage, machinabilité, opacité…) peuvent nécessiter d’opter pour l’achat de papier à base de fibre vierge.
Vierge et recyclé : une performance environnementale complémentaire
Nos lecteurs se souviendront que cela n’est pas en soi un problème environnemental. Les papiers vierges et recyclés sont en effet complémentaires, et présentent chacun des avantages écologiques. Dès lors qu’il est issu de sources gérées durablement, le papier vierge est donc un support d’impression tout à fait vertueux : l’édition nous confirme ici sa volonté de s’assurer de la traçabilité et d’améliorer encore la qualité de ses approvisionnements, même dans les périodes les plus perturbées.
Retrouvez l’étude du SNE sur son site internet.