
Ecoindex rend concrète la pollution numérique, et notamment celle des pages web présentant les prospectus numériques de la grande distribution.
La réalité des impacts environnementaux du numérique ne fait plus réellement débat, bien que leur mesure soit encore très insuffisante. Quelques outils émergent cependant, dont l’un a fait l’objet de l’attention des médias ces derniers temps. Il s’agit du site Ecoindex, développé par GreenIT. L’association s’est illustrée depuis des années sur le sujet du numérique responsable. Tout récemment, elle avait d’ailleurs signalé que le ticket de caisse papier présentait un meilleur bilan carbone que le ticket numérique.
Ecoindex est un outil simple et léger, qui permet de faire une analyse rapide d’un site internet, et d’obtenir une note reflétant sa performance environnementale. Poids de la page, nombre d’éléments et de requêtes… tout cela est passé en revue pour élaborer la note du site, qui est associée à des indicateurs environnementaux, pour rappeler sous forme d’équivalences la réalité de ces impacts environnementaux.
On se félicitera évidemment de ce type d’initiative, qui permet de rendre visible la pollution numérique, et inciter à l’éco-conception. Cette dernière, on l’oublie souvent, peut tout autant concerner des services numériques que des produits physiques.
Nous avons testé cet outil en prenant quelques sites cobayes choisis en fonction de l’actualité récente. Nous avons ainsi soumis à l’Ecoindex les sites internet des distributeurs où sont présentés leurs catalogues de promotion. Que nos lecteurs n’y voient pas malice : nous nous sommes d’abord intéressés à ceux qui ont revendiqué, dans le cadre de leur démarche environnementale, basculer aux prospectus numériques en substitution au prospectus papier.
Sans grande surprise, les résultats ne sont pas brillants. Cora et Carrefour obtiennent respectivement les notes E et F. Leclerc s’en tire à peine mieux avec un D – « Hum, pas top », nous dit le site Ecoindex.
Une brique de plus, complétant l’étude déjà réalisée par La Poste, rappelant la pollution numérique des prospectus numériques de la grande distribution, et confirmant plus généralement que de trop nombreuses entreprises promeuvent le numérique comme alternative au papier au moyen d’allégations environnementales qui sont souvent infondées. Ce qui montre, s’il en était besoin, que la lutte contre le greenwashing aux dépens du papier est toujours d’actualité.